Guillaume Pellay a imaginé pour Kerliver un projet à plusieurs facettes, global, aux dimensions paysagères et narratives. Comme pour chacun de ses projets, il a dessiné la trame d’une constellation qui relie différentspoints qui mettent en relation les intérêts qu’il cultive pour des styles de peinture, des histoires écrites et orales, la danse, la musique, le chant, le théâtre et l’écriture. Il se présente lui-même, comme un artiste qui travaille avec, ou depuis différents axes, plutôt que sur un thème ou un sujet, tour à tour peintre, graffeur, sculpteur, performeur et éditeur. Sa manière d’aborder les choses relève bien davantage d’un processus
de création qui rejette d’emblée les catégories et qui dans le même temps les convoque toutes. Invité au centre de formation de Kerliver, Guillaume Pellay a retenu dans l’histoire de l’école, constituée de nombreuses strates et de mondes que l’artiste a regardés de près, une série d’images et de moments. Ils se mélangent à ses intérêts, pour les récits paysans, écologiques, bretons. Il va réaliser plusieurs projets au sein de l’école. Certains sont directement inspirés par les lieux, comme une peinture murale, réalisée sur une façade et qui représente une de ces mémoires immatérielles qui constitue le patrimoine de Kerliver, des patrons de couture issus de cours de coupe des années 1950. Guillaume Pellay a également initié des semis de cultures dans l'un des champs de l’école, au centre desquels, pendant le festival, il invite une petite foule à danser et à tasser le sol en musique. La terre ainsi martelée et fêtée s’inspire autant qu’elle actualise la tradition paysanne oubliée, des aires de terre battue.